Ata
allah al-Iskandari
Commentaires du Cheikh Ahmad Ibn Ajiba
Hikma 17 :
" Parfait ignorant est celui qui veut qu’à l’instant
présent advienne autre chose que ce que Dieu y manifeste ".
L’ignorance est le contraire de la
connaissance, et on dit qu’il s’agit d’une ignorance concernant
le but à atteindre. Il y a deux catégories d’ignorants
: simples et complexes.
L’ignorant simple est quelqu’un d’ignorant,
et il sait qu’il est ignorant.
L’ignorant complexe est ignorant
de son ignorance. Le plus vilain type d’ignorance est l’ignorance
et la dénégation de Dieu, après avoir cherché
à le reconnaitre.
Une part de l’adab du gnostique véritable
consiste à rgarder et accepter les choses telles qu’elles
sont et d’agir en fonction de la situation propre à chaque
chose…
" Si tu vois Sa beauté
dans tout ce qui est (apparemment) laid,
Les significations de
Sa beauté en elles (de ces choses) viendront en toi rapidement
Sa beauté vient
compléter les imperfections de la laideur,
De sorte qu’il n’existe
rien d’imparfait et qu’il n’y rien de laid "
…Quiconque désire que les
choses apparaissent pour lui à un moment autre que Dieu a
choisi , ou d’une autre façon, a amassé toute l’ignorance
(possible) et ne s’en est pas débarassé, puisqu’il
s’oppose au Décret divin et qu’il rivalise avec le Tout-Puissant.
Dieu le Tout Puissant a dit : " Ton Seigneur
crée ce qu’Il veut " (11, 107). Si ton Seigneur
l’avait voulu, ils auraient cru. Si ton Seigneur l’avait voulu,
tout le monde sur terre aurait cru. Peux tu forcer les gens à
devenir des croyants ?
Dans un hadith Qudsi, Dieu dit :
" Celui qui ne se satisfait pas de Mon Décret ou
qui n’est pas patient dans l’épreuve, qu’il quitte Mon Ciel
et prenne un autre Seigneur que Moi ! ". ‘Abdullah ibn
Ma’sud et Ibn ‘Abbas disaient : " Je préfèrerais
porter un charbon ardent plutôt que de dire à propos
d’une chose : " Si cela pouvait ne pas être ! "
ou à propos d’une chose qui n’existe pas : " Si
elle pouvait exister ! " !
Abu Uthman rapporte : " Pendant
quarante ans, Allah ne m’a jamais mis dans une situation que je
n’aimais pas, ni changé pour un autre état qui me
déplaisait. "
Le Shaykh ‘Ali écrit dans
son livre : " Quiconque reconnait les gens de la science
extérieure et ne remet en cause aucun de leurs états
obtiendra ce qu’ils ont et ne passera pas à côté
de ce qu’ils possèdent.
Quiconque reconnait la science des
gens de la science intérieure et ne remet pas en cause leurs
états obtiendra ce qu’ils ont et ne passera pas à
côté de ce qu’ils possèdent. Le connaissant
en Dieu mêle en lui les richesses de chacun des deux groupes
et tient compagnie aux deux groupes. Chacun des groupes a sa propre
coloration, comme le disait le Sheykh de notre Sheykh, Sidi Ahmad
al-Yamani : Il ne reniait aucun des états de la création.
Il étudiait la science extérieure avec les savants
de l’extérieur, et il leur enseignait, et approfondissait
sa connaissance dans ce domaine; et il étudiait la science
intérieure avec les gens de la science intérieure,
et il leur enseignait et approfondissait sa connaissance dans ce
domaine. Ainsi, il retira le meilleur de chacun des deux groupes
et de la science et de la sagesse que Dieu leur avait donné.
On dit que le saint parfait s’adapte à tous les niveaux et
satisfait toutes les attentes.
Si on réflechit aux différents
hadiths du Prophète, on trouvera qu’ils obéissent
à la même règle, car le Prophète, Dieu
le bénisse et lui donne la paix, était le Maitre des
gnostiques et le modèle des disciples.
Il confirmait les gens dans la sagesse
que Dieu leur avait donné et les encourageait dans cette
voie.
C’est pourquoi nous pouvons trouver
qu’il existe des hadiths contradictoires, alors qu’il n’existe aucune
contradiction en réalité. Si vous étudiez les
hadiths sur le dhikr, vous trouverez qu’il n’y a rien de mieux et
de plus important que le dhikr. Si vous étudiez les hadiths
sur le combat intérieur, vous trouverez qu’il n’y a rien
de mieux. si vous examinez les hadiths sur l’excellence de comportement,
vous trouverez qu’il n’y a rien de mieux. Si vous étudiez
les hadiths sur l’ascétisme et sur le dépouillement
des biens de ce monde, vous trouverez qu’il n’y a rien de mieux.
Si vous étudiez les hadiths conseillant d’entretenir et de
servir sa famille, la même chose est vraie.
Ainsi, le Prophète, Dieu le
bénisse et lui donne la paix, encourageait dans chacun de
ces domaines, de manière telle qu’on pouvait dire qu’il n’y
a rien de plus important. C’était pour que les différentes
personnes concernées soient en paix et quelles voient un
signe clair de leur Seigneur dans ces conseils. Il ne leur demandait
jamais de changer de situation, puisque Allah leur réservait
ce type de sagesse. Alors, il les confortait et les encourageait
: ainsi, une personne qui écoutait ces hadiths pensait qu’il
n’y avait rien de mieux que cela (ces conseils). Et assurément,
il n’y avait rien de mieux pour ces personnes.
En résumé, le connaissant
en Dieu ne renie rien et n’ignore aucune situation. L’un d’entre
eux a pu dire : " Il ne peut rien y avoir de plus merveilleux
que ce qui est ". L’interprétation est que vis
à vis de la science divine, il ne peut rien y avoir d’autre,
et que par conséquent, il n’y a rien de plus merveilleux.
Nous en reparlerons, Si Dieu le veut, et Dieu est le plus savant.
La hikma suivante traite du second
adab à respecter avec la Sainte Présence, et qui consiste
à combattre la mollesse de l’âme.
Complément : extrait
des " Ecrits spirituels " de Abd el Kader
" …Dieu est un Agent
libre, qui , conformément à Sa science et à
Sa sagesse, fait advenir ce qui convient, comme il convient,
dans la mesure qui convient, au moment qui convient ; avec
pour conséquence que, sous quelque rapport ou de quelque
point de vue que ce soit, il ne peut y avoir d’acte plus parfait
et plus sage que celui là, et que si le serviteur avait
accès à la Sagesse divine et à la connaissance
de ce qu’exigent les circonstances, il ne choisirait pas d’accomplir
un autre acte que celui là. Dès lors que l’âme
possède cette certitude, elle atteint la station de " l’agrément "
à la volonté d’Allah, elle est pacifiée et
l’accomplissement des décrets divins n’ébranle pas
son immuable sérénité. "
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